La capacité d’emprunt des personnes gagnant le Smic a fortement évolué en 10 ans grâce de la baisse des taux d’intérêt qui a compensé, voire a dépassé, la hausse des prix de l’immobilier en France, excepté en région parisienne. Si vous comptiez acheter un appartement en Ille-et-Vilaine, combien de mètres carrés pourrez-vous vous offrir ?
Une capacité d’emprunt en hausse comme les exigences des banques !
La capacité d’emprunt des foyers les plus modestes a considérablement crû en 10 ans du fait de la baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers et dans une moindre mesure de la hausse régulière du Smic. La plus récente a porté le salaire minimum à 1 554,58 € bruts mensuels grâce à une augmentation de 15 € au 1er janvier de cette année.
En une décennie, les taux d’intérêt des emprunts sont passés de 4 % début 2011 à 1,28 % en mars. Cette baisse de près de deux tiers des taux sur 25 ans augmente considérablement la capacité d’endettement, et notamment celle des personnes gagnant le Smic.
En effet, il est actuellement possible pour elles d’emprunter un peu plus de 102 000 € avec un taux d’effort de 33 % du salaire et une durée de 25 ans. À titre de comparaison, ce montant n’était que de 67 000 € en 2011 et a donc progressé d’un peu plus de 50 % en 10 ans.
De plus, les dernières recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) en début d’année qui permettent au taux d’effort de grimper jusqu’à 35 % des revenus vont également dans le sens de l’augmentation de la capacité d’endettement des foyers les plus modestes.
Ces nouvelles recommandations du HCSF viennent contrebalancer celles de 2019 qui avaient limité à l’époque le taux d’endettement à 33 % et réduit la durée maximale des prêts à 25 ans. De nombreux foyers modestes qui ne pouvaient plus emprunter à cause de ces limitations rentrent aujourd’hui dans les conditions pour que leur dossier soit accepté par les établissements bancaires.
Pour autant, ce n’est pas si simple d’emprunter avec un Smic car les banques demandent des garanties et souhaitent un apport minimum, un reste à vivre conséquent et un différentiel de charges faible entre le montant de la mensualité du prêt et du loyer. En outre, la plupart d’entre elles n’ont pas encore pris en compte la possibilité de pousser le taux d’endettement jusqu’à 35 %.
Il reste que, parmi les 40 % des foyers gagnant moins de 25 000 € par an et souhaitant acheter leur résidence principale, ceux qui sont en couple avec des revenus proches d'environ deux fois le Smic sont privilégiés par les banques.
Le nombre de mètres carrés pour 100 000 € est loin d’être identique selon la région
Selon la région où l’on se trouve, le nombre de mètres carrés que l’on peut acquérir avec 100 000 € varie d’un facteur 10. En effet, à Paris, avec ce budget, on obtiendra 10 m² tandis qu’à Saint-Etienne, on disposera de près de 100 m² ! Si l’on fait abstraction du cas très particulier de la région parisienne, la surface disponible pour ce montant varie tout de même du simple au quadruple.
Voici les surfaces que l’on peut acquérir selon la ville avec un budget de 100 000 €:
- Appartement de 73 m² au Mans ;
- Appartement de 50 m² à Aucaleuc ;
- Appartement de 49 m² à Beaussais-sur-Mer ;
- Appartement de 42 m² à Grenoble ;
- Appartement de 36 m² à Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine ;
- Studio de 27 m² à Cancale ;
- Studio de 22 m² à Saint-Malo ;
- Studio de 19 m² à Dinard ;
- Chambre de 10 m² à Paris ;
Il apparaît qu’avec ce budget, le confort et l’espace disponible seront très variables en fonction de la région de France où l’on envisage de faire son acquisition. Par ailleurs, il faut noter que ce nombre de mètres carrés est une moyenne et qu’au sein des villes prises en exemple, il existe une diversité de prix de l’immobilier dans chacune d’entre elles en fonction des quartiers et de l’éloignement des centres-villes.